Le budget du 16 avril doit donner la priorité à la croissance
Alors que le PIB par habitant recule pour le sixième trimestre consécutif et que l’économie mondiale est confrontée à une année précaire, les principaux employeurs du Canada réclament un budget fédéral qui favorise les conditions de la croissance économique.
« Le gouvernement a l’occasion de mettre en œuvre des politiques de croissance, y compris un grand nombre de ses propres engagements antérieurs, sans imposer un fardeau financier injuste aux générations futures », a déclaré Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires (CCA). « Cette approche garantira la viabilité à long terme des programmes sociaux et des niveaux de vie qui nous sont chers, tout en permettant au Canada de rivaliser et de réussir sur la scène internationale. »
Le CCA souligne deux domaines importants dans lesquels le gouvernement peut instaurer une certitude politique et débloquer l’investissement :
Viabilité financière
- En priorité, le gouvernement devrait éviter d’introduire de nouvelles dépenses nettes pour aider à réduire les prix et les taux pour les Canadiens. Comme l’a souligné le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, lors de son témoignage le mois dernier devant le Comité des finances de la Chambre des communes, de fortes augmentations des dépenses pourraient « entraver le retour de l’inflation à la cible dans le délai que nous avons fixé ».
- La taille de la fonction publique fédérale ayant augmenté de 37,9 % depuis 2016, il est temps de procéder à un examen complet des programmes. Une évaluation sérieuse des dépenses publiques actuelles devrait entraîner des économies réelles et permettre au gouvernement de réaffecter des fonds à des priorités essentielles telles que la défense nationale et la sécurité économique, la transition énergétique, la recherche et le développement, ainsi que l’adaptation aux changements climatiques.
- Comme l’indique un récent rapport du CCA, depuis 2020, « le gouvernement fédéral n’a jamais atteint un objectif budgétaire qu’il s’était imposé ». Bien que nous reconnaissions les nouvelles balises établies dans l’Énoncé économique de l’automne 2023, le CCA continue de demander un point d’ancrage fiscal significatif qui limite les coûts du service de la dette à un maximum de 10 pour cent des recettes à l’avenir. Ce point d’ancrage préservera la capacité du gouvernement à financer les programmes sociaux dont les Canadiens dépendent et ne fera pas peser une charge fiscale excessive et injuste sur les générations futures.
Réforme réglementaire
- Le gouvernement doit réévaluer les réglementations malavisées, notamment la proposition de plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier, qui exacerberait les problèmes d’inflation et d’accessibilité financière du Canada en provoquant un choc économique de grande ampleur qui réduirait les recettes fiscales et augmenterait la pression sur le déficit fédéral. Le gouvernement devrait plutôt s’efforcer d’apporter une certitude politique et les incitations nécessaires pour accélérer l’investissement. Sans ces éléments, le Canada aura du mal à attirer les capitaux dont il a besoin pour être compétitif dans une économie à faibles émissions de carbone.
- Le gouvernement lui-même a déploré la lenteur et le caractère laborieux de la procédure de délivrance des permis au Canada, mais sa correction relève de sa propre compétence et ne nécessite aucune nouvelle dépense. C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement à respecter sa promesse non tenue dans le Budget de 2023 de présenter un plan concret visant à accroître l’efficacité des processus d’évaluation des répercussions environnementales et de délivrance de permis pour les grands projets. Cela montrerait que le Canada est prêt à agir avec la rapidité et l’ambition nécessaires pour atteindre nos objectifs en matière de carboneutralité.
- Comme le souligne la First Nations Major Projects Coalition, la réduction des risques liés aux projets passe par une réconciliation économique et des partenariats, y compris des ententes relatives à des investissements en capital, avec les populations autochtones. Pour éliminer les obstacles et garantir l’accès à des capitaux compétitifs, nous attendons du gouvernement qu’il tienne son engagement de mettre en place un programme national de garantie d’emprunt pour les Autochtones, ouvert aux projets de toutes les industries et de tous les secteurs.
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