Les États-Unis et le Canada doivent faire encore plus pour améliorer la compétitivité du continent
Publié dans Fortune .
Ces dernières semaines, des chefs d’entreprise canadiens se sont rendus à plusieurs reprises à Washington pour rencontrer les démocrates et les républicains de la Chambre et du Sénat. Notre message était clair : face aux risques mondiaux croissants, le partenaire commercial le plus fiable de l’Amérique est son voisin du nord.
Nous avons été encouragés par la réaction favorable des membres. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a galvanisé les démocraties de marché libre et souligné le besoin vital d’une coopération renforcée entre les économies du G7 et les pays aux vues similaires, tels que les États-Unis et le Canada.
Pour ce faire, les secteurs public et privé de nos deux pays doivent collaborer afin d’accroître le commerce et l’investissement en Amérique du Nord, tout en demeurant vigilants à l’égard de toute contrainte au commerce, qu’elle soit physique ou politique, peu importe où et quand elle se présente.
Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont aujourd’hui mises à rude épreuve, entraînant des pénuries de biens et de marchandises et faisant grimper l’inflation à des niveaux jamais vus depuis le mandat du président Reagan. Par conséquent, nous devons agir non seulement pour renforcer la résilience de nos chaînes d’approvisionnement, mais aussi pour accroître le commerce transfrontalier.
La réponse de Reagan aux défis de son époque mérite d’être rappelée. Il a fait plus que préserver le statu quo. Avec notre premier ministre Brian Mulroney, il a surmonté le protectionnisme bien ancré et négocié un accord de libre-échange historique et intégral avec le Canada.
Cet accord – qui est devenu par la suite l’ALENA et, plus récemment, l’ACEUM – n’aurait pas vu le jour sans les efforts concertés, cohérents et constants des chefs d’entreprise des États-Unis, du Canada et du Mexique, qui ont plaidé avec force en faveur d’un partenariat nord-américain robuste.
Les chefs d’entreprise nord-américains ont fait appel à nos gouvernements respectifs pour exploiter le potentiel d’un ACEUM pleinement mis en œuvre. Cela inclut le Comité sur la compétitivité de l’ACEUM, qui, à ce jour, n’a pas reçu l’attention ou la priorité qu’il mérite et exige.
Aujourd’hui, face aux tensions géopolitiques, une grande partie du monde se regroupe en une série de blocs économiques régionaux formels et informels. Les États-Unis et le Canada doivent faire encore plus pour améliorer la compétitivité du continent. Nous devons nous considérer comme des partenaires dans une entreprise commune essentielle.
Le Canada se distingue de bon nombre des autres partenaires commerciaux des États-Unis. Nous partageons plus qu’une simple frontière ; nous partageons des valeurs et un engagement commun envers le capitalisme, la démocratie, l’égalité et la durabilité de l’environnement. On ne peut pas en dire autant de tous les pays avec lesquels les États-Unis font du commerce.
Les entreprises canadiennes ont investi plus de 496 milliards de dollars aux États-Unis, et les exportations américaines de biens et de services vers le Canada dépassent ensemble 360 milliards de dollars par année. Il s’agit de liens de longue date. Notre secteur intégré de la construction automobile, par exemple, est florissant depuis plus de 50 ans.
Les entreprises canadiennes contribuent à nourrir, alimenter et financer une grande partie de l’économie américaine. En collaborant plus étroitement, l’Amérique du Nord peut nourrir, alimenter et financer une plus grande partie de l’économie mondiale.
Au cours de nos rencontres à Washington, nous avons été heureux d’entendre des représentants élus des deux côtés de l’allée reconnaître ces faits et exprimer leur soutien au renforcement des liens économiques bilatéraux. Mais comme l’ancien président de la Chambre des représentants Tip O’Neill le disait souvent : « Toute politique est locale ».
Les chefs d’entreprise américains doivent continuer à dénoncer les mesures protectionnistes qui pourraient perturber ou décourager le commerce et les investissements entre les États-Unis et le Canada.
Pour saisir ce moment et accroître le commerce et l’investissement transfrontaliers, les chefs d’entreprise américains devraient inciter les responsables américains à donner suite à trois engagements pris par le président Joe Biden et le premier ministre Justin Trudeau dans la Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada.
D’abord, nous devons créer les chaînes d’approvisionnement nécessaires pour faire des États-Unis et du Canada des chefs de file mondiaux dans tous les aspects du développement et de la production de batteries en renforçant le Plan d’action Canada–États-Unis dans le domaine des minéraux critiques et en ciblant les batteries pour les véhicules ainsi que le stockage des énergies renouvelables.
Ensuite, conscients des avantages de notre partenariat énergétique et de ses infrastructures hautement intégrées, nous devons renforcer notre coopération en tant que leaders mondiaux de la production responsable d’énergie, qu’il s’agisse de pétrole et de gaz traditionnels ou de formes renouvelables, à mesure que le monde passe à une économie à faible émission de carbone.
Enfin, nous devons renforcer la cybersécurité et lutter contre l’ingérence étrangère dans tous les secteurs et, en particulier, mettre en œuvre un cadre de collaboration en matière de cybersécurité afin de préserver la sécurité et la résilience de nos infrastructures énergétiques transfrontalières.
Les deux derniers mois, sans parler des deux dernières années, ont posé aux États-Unis et au Canada des défis sans précédent qui ont frappé au cœur de la sécurité économique, de la souveraineté énergétique et de la résilience de la chaîne d’approvisionnement de l’Amérique du Nord. Nous devons les surmonter ensemble.